mardi 24 mars 2009

LA CHOSE

Deux garçons à la rue à la tombée de la nuit, courent
rient, se trichent, s'amusent, fêtent le corps, attra-
pent dans leur rue la récréation avant coucher. Ils
zig-zaguent, je change de trottoir pour voir.
Sur une plaisanterie intime, inaudible, le plus grand
enserre le cou du plus petit, qui se laisse tomber sur
le pare-brise d'une voiture, tel qu'en passant je le
vois délibérément tendre sa fleur sans défense,
le buste seul protégé et secoué de rires.
J'ai envie d'y mettre ma main. Je la retiens. Fais
dix pas. Et me retourne pour voir: quand même son co-
pain ne le fait pas?
Si! D'un geste large, indiqué, les couilles sont prises
à pleines mains, i1 dit ,"tes coui11es!" et l'autre du
rire avoue qu'il veut bien, jambes relevées, à se pro-
téger, en bébé, cul offert, calfeutré, encore se faire
dorloter, jambes en l'air, sur le lit de fer dans la
rue pavée, rue du Rhin, dans les lumières, la chose
dans la main du copain.

Pédés. Les mecs veulent être aimés. Dorlotés. lIs
aiment tout le monde. À la manière pédé. Les pre-
miers Communiqués.

M


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