mercredi 6 mai 2009

En rêvant dans une île / De la grotte au Village / Blanc

DE LA GROTTE AU VILLAGE

Sur le chemin, toujours seul et sans certitude, les rêves sont comme des flaques d’eaux éparses, qui s’évaporent, et ne reflètent dans la Lune ou sur Mars (sans eau), que la trace.

Les eaux.
Sentiment très curieux quand il pleut ; certain d’être seul ; et les présomptions sont gorgées d’eau, alourdies, en même temps elles flottent comme une rosée déposée.
Seul et humide, la pluie régénère, rend les paysages incertains ; l’esprit musarde seul et serein.

BLANCS

Le doute me fait exister. Si t’imagines seulement une perfection tu seras toujours déçu.

Je sais, et ne sais rien de ce que je sais.

La fatalité désire qu’on ne sache pas, rêveur éveillé.

Chaque perte appelle le miraculeux. Chaque contrainte, chaque limite la naissance d’une alchimie. Chaque faux pas, du moins l’anxiété (dormir) (se calfeutrer), tente d’échapper à l’abîme. Ne pas s’charner sur la réalité ou l’irréalité. Voir aussi tout comme un mirage…
Tout est plus beau que la lumière de mes songes…

“L’entrepreneur vorace” et “le rêveur sot”, puisque tout est aussi vrai qu’aussi faux…

“Dieu n’existe pas… afin que tout demeure entre ses mains.”
Par le mouvement, l’Alternance (de Montherlant ; être plusieurs) il faut que ça passe par plus rien pour se transformer. Un tamis.

“J’ai l’œil plus bleu blanc”. Arthur Rimbaud. L’œil plus blanc que bleu.

Par une interruption, une éclipse un esprit se pense ? D’un blanc total il garde une mémoire ?

En ferment les yeux les images passent pâles à toute vitesse. Ce qui arrive dans le rêve, c’est une chaîne des rapports au monde, des sentiments à son expérience en accéléré, les uns aux autres, réduits à s’infuser.

Le rêve, toute nos réactions par rapport à tout, incomprises, mises en accordéons… le rêve s’absente lui-même, machinique, mais garant de nos duperies. Nos invraisemblances dans les rêves sont ce dont l’esprit se sait ignorant.
Il a très peu de temps, à toute vitesse, pour toute agilité, il met en scène. Comment l’esprit se saisit, il en fait un film la nuit.
Ses préhensions, ses caricatures… le rêve, c’est pas une pensée, il est machinique, mais même dans la répétition il y a un libre arbitre, un choix d’assemblage, une dégustation. Le rêve c’est toute la vie, c’est toi qui l’appelle, selon tes désirs, en proportion (de tes incompréhensions). Rêver un besoin (de comprendre).

Par le blanc, l’éclipse totale l’interruption, la coupure, la rupture, y-a-t-il le signe d’un recommencement ? Dirigé ? À Amsterdam, défoncé, un concert, une flamme dans une cymbale, deux cymbales frappées, provoquent un éblouissement, un blanc total, aussitôt après je rencontre le grand amour, je vais au devant d’elle. Mémoire particulière de cette rencontre après cette éclipse, cette reprise, ce relais, ce changement à vue…

Le rêve se suffit. Une palpitation.

L’enfant allongé nu sur son père se fait caresser les reins et chacune de ses fesses dans les grosses mains dans la raie, longtemps, l’enfant nu rigole, et son père fait de force, par jeu, dans le cou, de gros baisers d’ogre.
Le fils me fait des signes de jumelles, ses mains en cornet.
Sami, sa belle indépendance, sa belle indifférence, sa flemme, sa carapace, et pourtant il n’est pas égoïste, et pourtant il sait écouter, et pourtant il a l’âme gentille.
Palpitations…

Je ne vois guère Sami, et Jean est un personnage ridicule.

Ce qui est juste peut être trop fort. Il faut savoir accepter les intermittences. Intermittences du cœur, éloignement de l’aimé.
Accepter que l’un puisse ne pas assurer, tour à tour. Variation. Savoir attendre. Même il faut être heureux. Pas trop fort.
Les intermittences.

Pendant mon premier séjour j’adorais avec un vélo découvrir tous les chemins qui relient la géographie d’un coin d’une partie de l’île…
Je pique dans un complexe à vacances un souvenir de l’île, une carte-jouet en plastique, carte plane de carrés qui bougent les uns par rapport aux autres, un labyrinthe de gros carrés, un jeu d’enfant à épingler sur le mur de ma chambre. Carte semblable à mon “montage idéal”, carré de carrés alternés, variables, interchangeables, simultanés, petit à petit, palpitants, intermittents.

Tout un chacun fait ce qui lui plait ; et ça ne change pour toi, pour moi, rien à rien.
Une histoire d’amour ne prend pas tout ton temps même si elle te fais respirer le temps, c’est à toi de faire c’que t’as à faire. T’as beaucoup de temps.

Toujours être celui qui aime plus l’autre ? Je ne fais qu’attendre. C’est ce que j’ai toujours choisi. Je suis revenu à Formentera pour dominer le fait d’être dominé par un plus petit que moi. Normal donc d’être seul, les galères, l’ennui, livré à moi-même. Il faut prendre sur moi.
J’me fais chier norma, il faut accepter.

(Dans la grotte, difficultés d’approvisionnement.)
Contenir le rêve. Enfant, protégé, on contient les rêves des parents et les siens. Après on déborde.

Toujours prendre son temps quelque soit la situation, prendre le pouls, par mégarde, parce qu’absent et totalement consentant. Le peu au-devant duquel on va.




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