vendredi 8 mai 2009

HISTOIRE AU PINCEAU / partie 1

HISTOIRE AU PINCEAU Pour Riki

Zed (ou) Doré joue à l’épée dans la cour de pierre du pavillon, se cache, s’invente des adversaires prétexte à compagnons, fuit en jouant, poursuit un dédale de couloirs de pierre et de pavillons.
Un oiseau s’élève au-dessus des banlieues.

Zed / Doré vue du dessus marche, plus loin : une bande en partie à vélomoteur, et à pieds. Du point de vue de Doré, pavillons fermés ou squattés. Dans la semi-nuit, on l’arrête à un carrefour : “Dans le quartier tu ne peux pas passer c’est notre territoire.” Mais on le reconnaît, il continue, d’autres interpellations, il continue, il se gratte la nuque d’un long doigt, il rentre dans une maison.
Pour lui sur une couche une femme se déforme, se forme, en un bougé de femme à l’atelier ( modèle et son peintre : Picasso ).
Zed / Doré pense. Devant lui une porte s’ouvre. Dans un salon-arène avec des portes en rond fermées des garçons scandent : “des lattes ! Des lattes !” Ils frappent des mains, heureux et assoiffés.

Doré son épée sur le côté, les garçons font un rond autour de lui, les portes sont ouvertes, au centre du cercle un joint qu’il tient.
Doré assis, replié, dos rond, se réveille seul, se lève, se transforme un oiseau, par la fenêtre pour survoler les banlieues. Il s’assoie avec un groupe en rond dans un terrain vague.
Fait hug ! comme ses ailes se plient. Homme-oiseau il répond aux questions : “— Qu’as-tu fais ?
— Je dessine de mon bec mes plumes chaque matin.
— Et le ravitaillement ?
— On vous achemine les mines, les ronds, les filons, les longs pantalons, les ponts, les pines. Fume, frippe et toc, il faut aller à la ville.”

Deux roller-skate dans le métro.

Une contrôleuse hurle : “vous n’avez pas le droit !” Elle crache dans son micro : “Au secours ! Police !”.
À l’entrée ( vente des tickets ) les deux garçons roller-skate à la main, attendent en chaussettes. Pendant qu’elles appellent la police, une autre contôleuse leur dit : “De toute façon vous ne pouvez aller dans le métro en roller-skate ou en chaussettes.”
Doré intervient. Ils s’enfuient tous les trois.

“Silence, science et dé-conscience, ô pluie, usine dans nos vieux rêves, et casse tout”. Doré invoque des mains, qui dansent, un cha-ba-da africain. Des échafaudages autour de lui.

“Mais prenons notre oreille en envol, ouvrons la ville à l’Aventure.”

Avec une petite valise, Doré enjambe des détritus de maison, accompagné des deux rollers. Un éclair. Clash la valise s’ouvre. La banlieue en sort, ses quartiers réservés aux loulous qui en font leur chasse gardée. Maquette entre les jambes, ils s’envolent tout petits en spirale tous les trois dans le décor de la valise, qui déverse ses poubelles et ses HLM. Dans la banlieue, la rue, la bande, clairsemée dont deux mecs qui s’embrassent. Bagarre avec des beaufs. “Ils ne faut rien montrer. Chaque jour se ressemble” disent-ils, les beaufs. De nouveaux zoulous chassent les beaufs. Boivent bière et disparaissent dans la fumée d’un joint. “Cool baba cool punk” chantonne Jean-François Arnold. Des filles et des garçons sautent, fond la ronde, sautent sur les murs, deviennent dessin, fondent fil sur un mur. Les yeux rient dans la ronde de l’air et de pierre, les visages dans la rue, les visages sur les murs. Ronde des yeux. Œil d’aigle. Au-dessous la banlieue. Il fond vers une arrière-cour, reste de ferme, vie ancienne. Des garçons et des filles se battent, se déchirent : crimes. Un enfant se sauve.
L’oiseau et l’enfant pleurent sur la même branche. L’oiseau fait pénétrer l’enfant dans l’arbre. “Tu sais, etc.” Ils descendent dans les racines, remontent dans un HLM. “…Voilà toute l’histoire… des racines aux HLM.”
Cases-valises de Doré, pages d’aphorismes comme Riki sait les faire : seul, quoi faire ? (Prétexte 1) (tes BD d’une page) … Ces cases-affiches sur les murs d’une pièce. Où Doré fait le point : “Toute les strates de ce qui n’ira pas plus loin…”
Ma lyre en or passe en tapis-volant : “Ça m’f’rait bien plaisir que ça continue, la vie vaut la peine d’être vécue.” Doré sort son épée, la lève et coupe le tapis en deux. (faisceaux de découpages).

Ma lyre en or se démultiplie et distribue des piécettes et des œufs en or. Doré gagne la coupe au football… Sur la tombe de Ma lyre en or il va. Chez lui dans la coupe de foot les œufs en or se cassent, des poussins d’or, des filles à Ma laure en ire le harcèle jusqu’à la fin de sa vie. Tout de même il s’adapte, se transforme en poisson pour vivre dans l’eau et meurent les poussins. Il revient sur terre. Singe, poisson, oiseau, sur la plage au bout, un arbre d’or à tentacules et à œufs d’or. Il s’approche. Font l’amour à convulsions.
Le soleil déformé se lève au-dessus des banlieues. Toutes les portes sont marquées d’un Z.



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