mardi 28 avril 2009

LE MONTAGE IDÉAL / 2 Diamant-nuage en écharde à portée de main

LE MONTAGE IDÉAL

2

Diamant-nuage en écharde à portée de main

Vouloir, pouvoir, toutes les idées qu’on a et puis je laisse, ça traîne, je voulais j’ai rien fait, à réfléchir ça revient, je la retrouverai par le rêve ce qu’on occulte qu’on doit faire, le rappel à partir.



IMPAVIDE ET BEAUX DÉCHETS

Tout ce qu’on avait perdu et qui ne revient pas, la mémoire, les beaux déchets, l’éclatement du temps, toujours comme on fonctionne à tout instant à découvrir des sensations nouvelles, un équilibre, un alliage entre la situation et sa propre voix, un essai de respiration, un montage universel.

Tous les paradoxes sont en même temps.
On a des temps différents qui reviennent en même temps.

Le montage (idéal) virtuellement existe, cette portée musicale. Cette conscience de la musique sans la chercher tu la trouves. Si tu acceptes la perte, et donc le ravissement, un montage de pensées, un défilement visuel ressenti physiquement.
Après un joint, certaine nuit je fais un rêve machinique, une suite de claps de cinéma, de scénarios transparents et à toute vitesse, qui coulissent, trains à prendre, dans le raccord, à toute vitesse.

texture de collages transparents…

21 mai - St Constantin -
Mécanique volante de nos géométries, planes.


Détective épuisé, quelque part, (AVANT LA PENSÉE), est perdu ou renié sur les toiles des rêves, mais on reconstruit ce qui se refait, qui nous a été donné, on utilise ce qui est perdu… mémoire à étages… sublimation des déchets.
Ce travail romanesque, ce tissage autour d’un manque (Robbe-Grillet), ces déclinaisons, ces retours, ces structures de déchets, sociologiquement ça correspond, dans l’éclatement de la circulation, le sujet devient phase du circuit. (Baudrillard)
Le cinéaste Ruiz permute incessamment le dépliement de tous les possibles de toutes les fictions. Elles se bousculent, tu les aspires toujours trop vite. Un kaléidoscope.

Chez le photographe David Hockney, un puzzle de perspectives traduit notre perception de l’espace : une multitude de visions s’accordent et se choquent à l’aide de photos disjointives. « C’est ce qui se passe dans la tête, là où sont les images et les envies d’images ». (Godard)


Ça à voir avec toutes les philosophies éparses, à l’intérieur des philosophies, qu’on a pas vraiment mise à jour, qui n’a pas vraiment de nom, ses propres enchaînements… un pullulement géométrique au bord du couvercle du conscient.
…Il faudrait une grand-mère pour écouter.
L’écoute est imprimée de mémé-nuances.

Il faut être plein d’indulgence aux autres.
Si c’était tout le temps comme ça, perdu en la mobilisation continuelle faire la planche… un couplage sensoriel
visuel qui porte le bonheur.
Tout s’imbrique, dans plusieurs lieux à la fois en même temps, ce qui s’organise de lui-même dans la prospection ; tout se superpose. « J’ai encore des bribes d’images » ; abruptement comme se retrouver dans une autre rue, loin.

C’est là que je vis. Transcrire la plénitude, cette logique qui s’instaure.

CONVERSATIONS AVEC NANCY MONGAÏ, (en Maîtrise d’Art-Plastique) 1986
Une vitesse.
De la profusion.
Tout décalement en même temps.
Une grâce.
Les perspectives transgressées de Eisher.
Tout paraît logique. Une architecture.
Tu vois plusieurs dimensions, plusieurs vitesses 
dans le même moment… les voitures qui filent devant les maisons, 
je vois souvent des mécaniques, style voiture, métro, avion.
Une circulation de l’euphorie.
Si ça pouvait durer. On est tous les jours différents.
(La pensée fabrique des images familières et transparentes qui s’évanouissent malignement, elle s’étale et couche des morts.) L’inconscient se déverse, reconstruit, refait. C’est ce qui nous est donné. Tout ce qu’on avait perdu, qui revient, on l’utilise, les beaux déchets. L’ouverture de la légende des siècles parle d’une mémoire, d’une juxtaposition d’intempéries d’histoires. Un mur de beaux déchets. Des déchets qui deviennent beaux. Le passé dans une mémoire à étages, en perpétuelle action géométrique. C’est la sublimation des déchets refoulés, rejetés. Travail romanesque. Robbe-Grillet. C’est plus unique, c’est un multiple. Une polyphonie technologique. Ce qui est à craindre c’est l’hermétisme, d’un phantasme, d’images intérieures. 
À la limite d’un phantasme universel, une image, de l’inconscient et du romanesque, qui est dans tous, inespéré.

Un scénario comporte toute les époques, tout pourrait aller, se superposer à des tas de situations, ce personnage pourrait être aussi bien une femme, j’arrête pas de revoir ce scénario… des rêves lucides piétinés… ça piétine au portillon, une foule, ça rentre deux par deux, au lieu d’un par un, ils rentrent ils sortent, on les met dehors, ils reviennent. Une stratification… d’élasticités douteuses. Les yeux appuient sur des cloisons, ça vole, c’est élastique… jouer avec un reflet qui éclabousse… un système d’écrans, mécaniques… tout est secouement, brassages de lianes, alliages nécessaires… une aspiration… un kaléidoscope… tout s’est cassé en une myriade d’éléments du rêve les plus tenaces… vitrail… éphémère… le fait de savoir quel est l’agencement ou le détail le meilleur, vision fermée, mais, tout s’explique en autant de possibles, on est chaque jour différent.

Vision du rêve, du sommeil, une projection… spectrale.

En voir de toutes les couleurs.


AUTO-ROUTE

La banlieue tapis noir illuminé glisse les vitres fermées.
Un feu qui commence opaque.
Des cars s’engagent vers les suites,
barrées de lumières diffuses.
Ça vient de derrière toi. Ça file dans le paysage cosmique.
Déplacements variables toujours égaux,
découpages aux ciseaux à avaler énormes les distances.
Plus rapide que la propriété
la vitesse.
Voyager Vois-y-agé.

La vitesse, le cubisme, la polyphonie ramenée à un même moment tout le temps. Toute forme d’enchaînements, le vingtième siècle qu’in digère, cette traversée, ce travail de mémoire collectif, ce trip véritablement, un voyage, un acid dans le temps, par des mécanismes qu’on articule, qu’on intègre à des tiroirs (Dali) d’une immense bibliothèque. (Borgès).
Le Montage Idéal c’est la Vision. C’est un montage de temps isolés, permanents. Il n’y a ni passé ni futur qu’un présent qui mélange les espaces, de l’architecture à étages, ouverte…
La vision en mosaïque, privilège de la Nature, des insectes, 40 000 images à la fois, un œil derrière la tête, à droite, à gauche, en haut, en bas, avantages non pas renoncés chez les reptiles, l’automobiliste,
un coup d’œil, à autre chose en même temps.
Le montage idéal c’est un film de Godard, son enjambée plus grande que la course des machines de poubelles de bruits.
Il fait du sur-place, complexe du montage. Toujours le même questionnement : une hébétude de vivre : SOIGNE TA DROITE.
Imaginer enfant que la main a pour continuité un rasoir, fil immense qui coupe les maisons sur le retour de l’école, agence, ordonne. …le bonheur, le montage inégalable, ces moments ici et maintenant… la situation, l’ensemble, l’orchestre de la vérité sous vient. Comme le tapis volant vient à nous…
avec les hash
plus tu fumes
plus t’es dans
cet état
Couds et cuisine avec aiguille et louche,
regarde-toi te salir.
Les commissions, les dés, les paquets,
hachurent de regrets l’air-fauteuil.

Dans l’absolue carré de la chambre
va et vient vertical des libertés et des hontes.

Assis, les couches dans le ciel tendu de filins
étagent les devenir des chambres,
portes à caresser du dos, trous à faire pour se perdre,
les doigts appuient sur des cloisons d’élasticité douteuse.

Cioran dans « La chute dans le temps » déplore la connaissance arbre de la douleur, et que seuls restent les instants, encore trop ingrats. Si l’on n’est pas porté, des anciens sentiments peuvent ne pas passer, et rendre infertile l’instant propice, l’arrêter au lieu de la vivre fluide.

va plus vite, les sentiments sont une nostalgie en mémoire, le montage idéal du passé dans le présent, à plusieurs guides, mesure si sûr et passe innocent, en direction d’un chant, celui de l’instant, allié… automatique comme les rêves…

Le montage idéal c’est inconsciemment poser les jalons de ce qu’on cherche à savoir, en le cherchant, en le sachant.
Travailler sur la nostalgie, cet incompréhensible, qui n’est que du romantisme inavouable, une forme de vulgarité, une peur de la perte, mémorisée, et faire le montage de toutes les choses à la fois, dans se laisser piéger par les sentiments, avec suffisamment de cœur pour les reprendre…

Les voyages, jouer avec le temps, l’occupation des lieux en même temps, le passé, présent en nous sous forme de désertion, un escalier aux mille portes, à étages, multipliant les temps, coupe et mouvement pour porter…
Un instant peut-être l’histoire.
Tout regarder, tout est diaphane, tout s’interpénètre, tout est unanime.
Plénitude, répétitions, une mécanique respiratoire.
L’identité personnelle c’est la mémoire. L’intuition totale et immédiate de toutes les fractions du temps. Montage simultané, instantané et combinatoire.
Garder ce qui s’est tant passé, tant d’années, dans tant de villes. Liaison intime des divers moments du temps, la nostalgie… énumération des désirs. « Le style du désir est l’éternité » Borgès.

Se souvenir, à l’aventure, de son enfance inconnue.
Les échos des voitures qui passent devant la maison, c’est tout ce qu’il me reste de l’enfance.



http://www.decidemarcel.fr/

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