mardi 28 avril 2009

LE MONTAGE IDÉAL / CAGE

LE MONTAGE IDÉAL

CAGE

1

Persévérance de visions qui seraient mathématique figurative du temps.

Comme un poème chinois sur le vol des alouettes : « taillées et découpées dans une soir de glace. Légères et redoublées en multiples pétales, …/… qui s’étale sans faute, …/… Palais d’Étamines et de Perles*. En grand péril de s’étioler et de tomber, …/… la nostalgie …/… palais de la pensée …/. J’y retournais en rêve. » Tchao Ki

*Palais habité par les Immortelles (note d’édition)

Ma pratique du collage

PLANS NUAGES D’UNE VILLE À VIE

Des segments de pouvoirs, de caches, de parcours, de désirs, l’ambition, la compétition comme un jeu-rébus, scoubidou sale, par des arcs d’architecture, signalent la revue, le mouvement des pans de mémoire de la ville stratifiée, gelée.

La vitesse règle tout, même ce qui est immobile.

Circuit de la ville, circuit de l’enfance…
Pour le plaisir comme le musée du regard…
À plusieurs vitesse le temps architecture.
Car perpétuellement l’Ordre émiette. 
Une architecture de détails morts, une enfance usée.
Un éclatement d’écrans, articulés dans des espaces en fuites. 
Entre eux un mur de cinéma.



ÊTRE

Au milieu d’un fleuve à la pointe d’une 
île, sur un bateau traverser toute les 
villes. En succession sur le même fleuve 
qui écarte les villes concentrationnaires 
des superpositions de voyages en instants 
d’années… sous les mêmes jambes de pierre 
voir le soleil et les activités.

à Yvan octobre 1983



D’APRÈS PARIS, de LÉON-PAUL FARGUES.


Je vois des maisons à pivot qui tournent avec le soleil, je vois des quartiers démontables qui s’en vont tout seuls en voyage, je vois des camions et des voitures de cristal faire le tour des maisons, par les toits sans contact apparent.


LE PIÉTON DE PARIS.


C’était le poids toujours constant, toujours présent, et sur une seule impression, du monde entier, matières, bruits, souffles, croisillons* étranges, souvenirs … fixés sur un seul point de tourbillon. Et cependant des rois … la somme brasseuse et polymorphe vivait de son fourmillement. Tout vivait en même temps … Puis nous repartions vers les nuits infinies de nos destinées inconnues, aussi difficiles à prévoir et à définir que l’immensité bouleversante des destinées totales et simultanées de ce qui nous environne.

C’est de loin que nous avons participé aux réceptions de (…) Il se faisait devant nous une féerie de vapeurs et de chuchotements, une doux fracas d’essieux qui se confondent dans les parfums des dames et que notre imagination partageait jusqu’à des rêves infinis.

*croisillons : voir SYMBOLES


DU SITUATIONISME — ART PRESS MARS 1989 —

« Nous nous ennuyons dans la ville »
Les premiers situationnistes étaient de fervents adeptes des théories utopiques et d’inspiration surréaliste touchant à l’urbanisme. Un manifeste pré-situationniste datant de 1953 et intitulé « Formulaire pour un nouvel urbanisme » commence par ces mots : « Nous nous ennuyons dans la ville, il n’y a plus de temple du soleil » , et poursuit par la revendication d’une architecture et d’une planification urbaine quasi-surréaliste — ainsi des maisons montées sur rails et qui peuvent se déplacer pendant la journée, des murs amovibles, des plafonds rétractables : « Nous nous proposons d’inventer de nouveaux décors vivants… L’architecture de demain nous permettra de modifier les conceptions actuelles du temps et de l’espace. Ce sera un moyen de connaissance et un moyen d’action. Le complexe architectural sera modifiable. Son aspect changera en partie ou totalement suivant la volonté de ses habitants. »

« De Chirico demeure l’un des plus remarquables précurseurs de l’architecture. Il s’est attaqué aux problème des absences et des présences à travers le temps et l’espace. »


Mystère de la pierre.

Autrefois de la pierre partout, sec, des villes de pierres — Aujourd’hui d’autre matière, la vitre, Paris couverte de vitrines, quintessence de la pierre.


Jésus est un Dieu dans le désert et les plaines, un proscrit dans les villes. Jésus fait s’écrouler des yeux, du cri, sur la croix, la ville, pierre à pierre.
(L’évangile selon St Mathieu)


- Lapider un homme
- Chaque pierre de la ruche édifie l’idéal de la cité.
- Sous les pavés la plage
- La pierre dont on fait le feu.
- Tout pour le soleil, sacrifice aztèque.
- Les voûtes de pierre sont l’idéal du père, reste d’antiquité.
- Voûtes salies, la pierre c’est sale, la vitre.


Une maison de fer
Une voûte salie
Un avion y inscrit
des fils irréalité

ARCHITECTURES dans la ville, des bouts de boîtes, optimistes, obstinées, immeuble-navire, façade-regards, elles synthétisent la mémoire, du regard, aux fenêtres.
Toutes ces vies différentes, ignorées, chaque histoire qu’on ne connaît pas, toutes ces vies devinées.
En anglais les termes architecturaux empruntent au corps.
Marcher dans la rue, élire ce qu’on voit bien, de fait, en se déplaçant.


Une forteresse, dont chaque partie
recèle un continuum d’images.


Sa vie on est plusieurs à la vivre, et on se la croise.


Un rêve : une architecture merveilleuse.

On se réveille tous par intermittences ne se reconnaissant pas les uns les autres — sur un pont courbe, depuis une vieille ville mystérieuse, toute noire sur une colline, les gens sans montre et les restaurateurs dans des maisons fantômes - sur un pont courbe au dessus d’une ville, aux formes gigantesque, une ville se dévoile, un occident qui aurait digéré l’Inde.

C’est moi qui remarque tout haut que personne ne se connaît et que peut-être nous sommes dans le futur.
On se réveille chaque fois un peu plus longtemps dans des endroits différents de la vieille ville, on rejoint à pieds, par le pont suspendu, les sites qu’on connaît déjà.

Une idée de paradis.


Une ville avec des formes rondes, et organisée en étages, où circulation, habitat, sont en ceintures de ces énormes protubérances décorées.
Des cycles de vie, des caractères en un même homme se répètent.
Reviennent les mêmes temps, des grandeurs ou des abîmes.
Facettes réfléchies dans une continuité aveugle,
soubresauts visibles du serpent de mer,
en souterrains qui vibrent,
le temps revient, monstre du Loch Ness.
Mais les décisions à tous les étages rejoignent quels bras
Tissent avec les parallèles quel chant ?

On se devine (au bord) des contours seulement,
pour apaiser, suffire cette faim (d’images) de l’inconscient,
qui, distrait du compte à rebours de son im(mobilité),
calcule sans calculer, hume ce qu’il retrouve,
ébahi, encore né,
Étonné ? Mieux. Jardinier.
Travaux de mémoire, de paragraphe ludiques, d’un livre toujours
à faire.

Mais l’ordre vient de l’Ange.
Articuler, redistribuer sa part…


Il y a des séries de gens qui se ressemblent.
Il y a des symétries à tous les actes (les axes), la même chose se produisant autour de personnes-pivots.
Les ronds réverbèrent aux points croisillons des parallèles qui se croisent dans un monde rond.
Les voix voient.


*

Une science d’être qui sera plus sage.

*

Montage virtuel : l’écoute, la musique d’un plaisir.
Accepter la somme de tout.

*

Humilité : travailler avec la nostalgie.

*

Paradoxes en même temps, une respiration.


MURAL

Salut. Mille voies, sans complexes. Parler aux mille. De tout. Se savoir. Comme les milles voix d’un immeuble. Seul la nuit toutes fenêtres éclairées.

Mille projets… une générosité hystérique qui s’étiole pour se retrouver sur le carreau… c’est comme s’énerver, chamaille de frère et sœur qui s’ennuient, mère absente.

Rechercher la synthèse, rattraper quelque chose, relance.


Sensations éparses, d’oublis, bulles de savoir, toujours recommencent ; interpellé par mille vies, des durées d’éclipses ; que la vitesse, à vélo, essieu des fontaines, que la vitesse pour réconcilier, tous les bourgeons, éclatés, billes de souvenirs, immanence réalisées, dans l’axe des arbres droits, une maison accoudée, vite passer, ne pas chercher la source, l’évoquer, passer, le centre se refait, passer à travers les cerceaux et s’en défaire.


TRANSPARENCES


Le simple fait de marcher, ce que spontanément tu élis comme choses à voir en marchant dans la rue, les choses qui te plaisent, qui correspondent à ce que tu peux imaginer, il faut étudier comment 
ça se passe, la superposition même qu’on remarque 
sans la regarder, ça se lit, la succession d’événements, 
ce qui se passe, à tous les niveaux 
c’est de la transposition.
Je pars de cette constatation la plus simple.


Il ne faut rien vouloir, que les frontières, pour les traverser.



JE T’AIME POUR LA VIE QUI VA TRÈS VITE CONTRE UN MUR.


Tous les points de vue dans le bocal à fil de tes yeux, salade, confettis. Un homme marche dans la rue, derrière lui le décor change comme autant de lieux où sa mémoire se perd. Montage de ce qu’il regarde, élit spontanément le meilleur choix, le trottoir flou, d’autres points de vue absorbés, une fenêtre regardée, un corps à éviter, une voiture, un pan de mur, un tracé. Surimpression de visages (d’adolescent androgyne) il dit : tout est possible, sur tous ces visages que nous connaissons oui tout est possible. Les doubles. Décollages. Happening.

La foule se regarde dans la ville, troublant d’espaces différés, réconciliés, la mise en place des escaliers.



http://www.decidemarcel.fr/

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