mardi 28 avril 2009

LE MONTAGE IDÉAL / Gomme

LE MONTAGE IDÉAL

GOMME


POUPÉES GIGOGNES : UN MONDE DANS UN AUTRE MONDE.

Je m’étonnais (1987) sur une île - passage avec une jeune fille - de travailler à écrire, penser, partager par la parole, avec un garçon, sur le rêve et l’éveil, la dynamique, le territoire de la mémoire, l’assemblage peu cohérent, tout ce qui ce passe, rêves-accordéons, des choses simples.
- il faut être indulgent aux autres c’est la règle.


UNE ÎLE À LA VITESSE DE LA TERRE

J’écris parce qu’il me souvient dans les interstices des paysages de nuit par la fenêtre du train, troués, traversés de ponts de lumières, de coudes, relais des parties d’un corps, clip architectural de la terre, décor à vue de la vie, impressions d’un développement (physique) d’une mémoire sculptée de fictions.


Septiques, tout est reflet !

Voyager ? Un centre à l’extérieur, en pays étranger. La tête malléable, milles foyers. S’habituer à l’être aimé qui s’accorde.

Voix éparpillées, ne rien vouloir, se laisser envahir, s’imbiber par les sources de bruits, d’ambiances qui s’usent, pour rien, tout coule.

Faire l’abstraction, un don de soi.

Se réveiller n’importe où, là où on s’est couché la veille, et se réveiller dans les bras d’un frère, en plein air, le soleil sur une ville nouvelle, un matin nouveau.

Redécouvrir sur une île sa finitudes et ses multiples chemins.
Comme on comprend tout très vite, avec une pile d détails complexes, comme un baluchon sur l’épaule.

Répétitions. Éternel retour. Mais de suite.

Perception instinctive réfléchie.
Se laisser guider. La situation est fortuite. Cacher un soleil au diapason.


AUX BOUGIES

Certains soirs, dans la situation d’un groupe d’amis, un équilibre se fait, chacun représente une manière d’être à toi, le tout symbiose les étapes de l’identité. Dans tout, la somme ; toujours, élastique le rapport. La jointure.
Ça t’arrive de rire seul et les autres croient que tu ris avec eux. Mais tu participes effectivement.
Ajustements : informé tout se dédouble (prisme) chaîne : de motifs.


LES AMIS

Dans uns cour carrée, un HLM s’éclaire, de fenêtre à fenêtre, une vie, l’ensemble, ça te ressemble les HLM, et les amis, voir un groupe fortuit, chaque position entre le clair et l’obscur te représente, le groupe t’équilibre.

Tant que tu imagines le monde existe.
Les frontières des mondes c’est l’art.

À la fois grands et petits les mondes et partout pour changer d’monde quand c’est varié, à tout petit peu…
On peut y arriver, trouver les fils du monde pour changer d’monde.
- On n’est pas au même niveau des mondes !
- On peut être dans des mondes, la lumière à chaque temps en même temps.

… y’a des mondes - un champ - difficile à traverser - il faut savoir oublier le monde.

On existe dans chaque monde.

(Trop de concomitances de temps différents en même temps ?Immobile. Créer le premier pas, le mouvement, la vitesse : )

Tout est dans la vitesse.
La conduite peut aller vite jusqu’aux possibilités exactes de la routes, vite, sur la route, permis.

… c’est dans le paysage quand on voit autre chose n’importe quoi, à la place, un Autrement. L’histoire c’est au fur et à mesure.

On invente le monde, égal de la vision.

Mais « j’suis toujours dans le même monde » . Déception. « Je croyais être dans un autre monde. » Au chemin, opposé, au bord, il m’interpelle. Si on veut, partir.
Faut pas changer d’monde, imperceptiblement changer de scène. Une rencontre répétée, fortuite, on s’est laissé, on s’y laisse, une simple variante. On peut rejoindre tous les mondes.

Pour faire il ne faut rien vouloir que les frontières pour les traverser…
Le montage idéal dans l’instant de mouvements de mémoire, de hasards, de rangements où tout se fond, les vitesses, un surplace, d’efforts d’adaptation d’une mémoire cachée qui s’évertue, mue par spasmes de travellings, de variation sur les mêmes palettes, juxtaposées, animées ensembles…


Trop de pensées. Quand la conscience ne fait qu’un bout à bout sur le bord des côtés de ce bout à bout, au bord des souffrances, des apparences, un bout à bout des devantures, s’efforce de tout côté, sans penser.

C’est le moment ou jamais.

Mille points juxtaposés, Étanches, Un essaim de résistances. Un essaim d’incapacités pour relier à toute vitesse, pour pas contrarier, un montage idéal de l’inconscient à peine connu, à peine déchiffré…
J’suis bien, là, seul, à savoir ! Je suis bien ! Et j’suis seul. Je sais ! Et je suis seul, bien.
… Ces parois qui coulissent, ces lieux qui s’ignorent… quels sont leurs relations aux autres lieux…
… Par le roi il n’y a que des messagers !


Difficile à imaginer… un passe son temps à oublier sur le long cours, l’unité de la variété.

La porte entre les mondes. La porte entre pas mal de mondes.

Se réveiller quand le rêve est fini. Ne cherche-t-on pas tous quelque chose comme ça ? Entre le rêve et l’éveil ?

Succession de présences et d’absences. Panorama de mes alternances de gouvernement.
Pendant le rêve c’est toujours des hypothèses.
Trop de concomitances symboliques, les amis, l’exemplarité de chacun réuni autour de toi, est une approche rare de cette familiarité poreuse.
Le rêve continue pendant l’éveil le même rêve.
Un rêve lucide, une continuité, que la conscience a interrompue 
— aucune vérification possible, dans le désordre le plus total — essaie de s’évaluer.

Un visage.
Une mémoire machinique de sa succession… le petit à petit l’alternance… la clé des mondes pour être en ce monde ? Les intermédiaires, l’équilibre des parties opposées, communicants les unes aux autres la situation.

Rêver pour équilibrer les mondes.

Un kaléidoscope (du LSD !)

Revivre, dans la lumière, par inadvertance.

Un puzzle, qu’est pas encore en état.

« Bribes mal-jointes, tout est à faire, la cristallisation d’une mélodie, d’un poème dont le thème ou les rythmes sont déjà objet d’enquête, le pressentiment d’ébauche… Mille essais infructueux… solution inespérée… une féerie… »
Caillois

Ravi, être déçu.

Caillois : « Une aisance qui déconcerte, un chef-d’œuvre qui ne déçoit que lui. Car il tient d’une féerie l’image qu’il en conserve… Une illumination qu’il reste à transformer en une architecture impeccable, de mots, de sens, de formes ou de pensées. Ce rêve, qui stupéfie sans pouvoir bâtir, n’y suffit pas… pourtant la nature et la qualité d’une illumination demeurant en proportion exacte du labeur et de la valeur de celui qu’elle éblouit ».

Le temps m’est kaléidoscopique, en relief, selon les niveaux, un moment du temps, sur le prisme, tu le vis sur le moment, tu le quittes, tu vas vers d’autres, aux passages, on évoque d’autres lieux, d’autres gens, derrière chaque moment, un grain de souvenir. Voir, pas une photo, mais autant de photos… la pierre philosophale… la pierre grandit par prismes égaux… chaque ajout fait une somme apposée, un kaléidoscope.

A la fois vu et ressenti. Sur le moment une attention qui se souvient déjà de l’effet réfléchi.

Le mouvement c’est ouvrir et fermer les yeux…


L’homme et la femme, la clarté et l’ombre, la joie et la tristesse, chaque chose appelle son opposé, son semblable ; va et vient, alternances.

Le rêve lucide ne peut être fixé. Seul un mouvement perpétuel le dirige.
On crée le monde par le mouvement.

Sentir proche le monde dans lequel on veut rentrer. C’est peut être cette proximité là qui fait le rêve.

Le premier pas, approximation du mouvement, approche évalué.
À chacun son mouvement.

Le mouvement = l’opposé constamment alterné.

- On part pas par les mêmes chemins.

- À chacun son mouvement, mais c’est le même chemin.
Il arrive de rire en rêvant. De se réveiller de rire, pour continuer de dormir aussitôt, jubiler d’être génial, démiurge de tout.

À toute vitesse chaque situation on l’invente, une fraction de millième de seconde avant le gag, on l’imagine, le décor et la réplique du personnage, sous la peau de toute chose, pensée.

La fiction c’est le luxe. Sous la peau de toute chose je m’absente de toute histoire.

Le dormeur pourrait voyager tout le temps, on le retrouve à chaque fois dans son lit. Autour de ce lit, on sait ce qui se passe, un quand à soi crédible, l’écart, où il se refuse à toute histoire pour les invoquer toutes.

L’art d’être coupé du monde pour y participer. Une éclipse totale pour s’y retrouver.

La fatalité ne serait-elle pas aussi de ne jamais se connaître ? À cause du rêve, compris mais tardif.

Chaque perte appelle le miraculeux. Chaque contrainte, chaque limite la naissance d’une alchimie.

Tout est plus beau que la lumière de mes songes…

« Dieu n’existe pas… afin que tout demeure entre ses mains. »

Par le mouvement, l’Alternance (de Montherlant ; être plusieurs) il faut que ça passe par plus rien pour se transformer. Un tamis.

« J’ai l’œil bleu blanc ». Arthur Rimbaud. L’œil plus blanc que bleu.

Par une interruption, une éclipse un esprit se pense ? D’un blanc total il garde la mémoire ?
En fermant les yeux les images passent pâles* à toute vitesse. Ce qui arrive dans le rêve, c’est une chaîne des rapports au monde, des sentiments à son expérience en accéléré, les uns aux autres, réduits à s’infuser.

*Comme actionner une toupie, abaisser la vrille qui entraîne la sphère d’images.

Le rêve, toutes nos réactions par rapport à tout, incomprises, mises en accordéons… (le rêve s’absente lui-même, machinique, mais garant de nos duperies. Nos invraisemblances dans les rêves sont ce dont l’esprit se sait, ignorant.

Il y a très peu de temps, à toute vitesse, pour toute agilité, il met en scène. Comment l’esprit se saisit, il en fait un film la nuit.
Ses préhensions, ses caricatures… le rêve, c’est pas une pensée, il est machinique, mais même dans la répétition il y a un libre arbitre, un choix d’assemblage, une dégustation.

Le rêve se suffit. Une palpitation.

Par le blanc, l’éclipse totale l’interruption, la coupure, la rupture, y a-t’il le signe d’un recommencement ? Dirigé ?

L’île, une carte-jouet en plastique, carte plane de carrés qui bougent les uns par rapport aux autres, un labyrinthe de gros carrés, un jeu d’enfant à épingler sur le mur de ma chambre… Carte semblable à mon « montage idéal », carré de carrés alternés, variables, interchangeables, simultanés, petit à petit, palpitants, intermittents.

On a pas le temps d’apprendre lentement.
On a pas idée d’apprendre lentement.

Quand on a le sentiment de revivre la même chose, la même situation, symbolique, dans une relation aux autres, obscurément, c’est une chose qu’on vit mal, qu’on comprend pas et qu’on revit, c’est normal, toujours on rêvera.

Le feeling c’est le mouvement, sur le chemin au diapason du tissage, du tapis en train de se faire refaire. Sous vient.

Pour faire avec le rêve il y a un mouvement. Lent le mouvement, lent. Dans la lumière par inadvertance.
Il y a une méthode : l’alternant, l’intermittent, le palpitant, le blanc, le fur et à mesure.
(… rêve et éveil peu importe où est la connaissance et l’inconscience, l’important c’est la palpitation, de passer entre les deux. L’harmonie, à la perte des mondes.)

Hauteur de la montage et profondeur de la terre se complètent, le résultat est le sol uni (juste et équitable). Surface profonde.
Les choses sont faciles pour une personne humble.


invente, en roue libre.


Les correspondances entre toutes choses, les coïncidences, c’est normal, il faut pas s’en étonner ; trouver ça beau mais pas en devenir superstitieux. Il y aurait un paradoxe, d’un côté des correspondances, tout monter en un système, une histoire de fou, dans laquelle tout doit entrer.

Trouver ça beau, utile, divin, et relativiser, cesser d’y croire.

La mesure. Le passage.
À la ville pourquoi les mômes aiment les explosions, les voitures qui cassent, les films où tout se fend, se brise dans la vitesse ? Parce que tout correspond, tout concoure.
À la campagne on humait.

Ferme les yeux. La conscience fourmille de mille points en un point. Pour évoquer une chose, ferme les yeux une seconde, ça doit t’évoquer la justesse de tout en un.

La dualité entre le bien et le mal est trop marquée. Ce serait tout l’un ou tout l’autre. Tout bien ou tout mal, marqué, opposé, sans relation, quand l’important c’est de tout le reconnaître, en prenant compte de faire avec, et c’est le passage.
En être le prêtre.

S’il s’agit d’esquiver quelque chose, de jouer des case blanches, l’absence, le non-dit d’une mort, humble, … dans l’éclipse, l’intervalle, le blanc, de l’œil ; plus blanc que bleu, le regard de Rimbaud, j’ai l’œil plus blanc que bleu.
…l’annulation, la lenteur, la répétition est jouissance, et l’acte même. Non pas l’exclusion. Mais l’acceptation (de l’exclusion pourquoi pas) le couplage.
En amont de toute chose, la simplicité.
Sans le faire exprès, mais en prenant ton temps.
C’est comme de se réveiller tôt le matin, sans réveil-matin.

- Amnésique ? On est tous amnésiques, on passe son temps à ça, à oublier. De dormir. Se lever. Insupportable ?

L’éventail des femmes, n’était-il pas fait pour cacher ce qu’on montre, un sourire (un sentiment). L’écran noir dans l’éveil, agité, ouvert. Un blanc-noir. Un noir-non. Un blanc, un autre plan brandi, joué, un iris, une surprise, jouer avec d’autres plans, par l’éclipse, en même temps.


http://www.decidemarcel.fr/

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