lundi 13 avril 2009

Y'A DES PARACHUTES QUI S'OUVRENT D'AVANT LE MONDE

Avant c'est ici. Le complot des blouses blanches. Ça pipelette quand elles font les lits, des recettes de cuisine, du mal à dire, des maris. C'qu'on ne demande pas on l'a, c'qu'on demande on l'a pas. Séjour prévu un mois. Ne rien attendre de leur technique. Guérir seul. Ici du concentré de ploucs, la France en boite. 200 têtes. 30 sidéïns. Un long immeuble de 5 étages a un pied dans l'essence l'autre dans les fleurs. Les Schtroumpfs se schtroumpfent sur la schtoumpfe avec leurs schtroumpferies. Y a-t-il un français dans la salle ? Mocky. Les seuls êtres sensibles sont deux ex-junkies, cousins de ma maladie, des intimes, à table. Sur mon balcon du 5e, nez sur les plaines dans le trafic des similitudes ; c'est la ruse pour ne pas tomber malade ici, j'ai ma colère et mes deux muses, contre le Carnaval des Vulgaires, et dans la ville de Briançon où va-t-on ? Ville-passage de touristes à la journée, de malades, Du commerce sur un mont. Juillet 92. Et une omelette de béton brouillé au pied.

Le maire tempête contre la présence des sidéïns.
On n'est pas attendu. On est là pour remplir l'appareil.

Une manifestation dans ma chambre en coup de vent de blouses blanches sans étiquettes, tour à tour sans se présenter, me questionne. Moi aussi. Tous les infirmiers sont des vacataires mal payés qui restent un mois. Sur les routes les voitures s'en tamponnent de haine. Je ris avec mes complicités, la montagne, les balades, les baleines.

Derrière le décor toujours l'infamie. les médecins, la police, la sécu, le social, le nez dans les papiers et les statistiques, et pas une rencontre humaine. Depuis 15 jours pas de kiné ; j'en vois un jusqu'à 3 fois par semaine ; ici on me dit "c'est la faute du ministre". "Dans votre dossier c'est pas dit, l'aspect rééducation". J'comprends. Mon dossier contre la parole. Pas de pitié. Inaperçu, je réclame tous les jours. Je chiale tellement j'ai mal ce matin. 1m81, 49 kilogs. Une aiguille de pin. Trop de machines, d'ascenseurs, toujours déplacés par des machines qu'on ne connait pas. Est-ce qu'il y a lieu où on se rencontre ? Non pas de place. Sur la terre toujours vertical, toujours debout et tu chantes à cloche -pied tout le temps. Mon seul projet, dormir. Dans l'ascenseur un primaire se vante d'un bouton reprogrammer l'étage. Oh non c'est pas possible ! On monte, on descend. Déjà cet appareil lent met des plombes, tapine.

Des vols dans l'établissement. L'assistante sociale ne donne rien. Les junkies gracieux, timides, avec leurs galères, s'avèrent deux cinglés. Et l'amour, intéressé. Des vieux râlent : "Y'a de la merde ici, plein de sidatés".


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