lundi 13 avril 2009

RÊVER

"Je lâcherai des bombes au-dessus de la ville panique. Je montrerai du doigt, prophète ou délinquant. Je serai celui-là, je veux rester. Comme l'hallucination de mon corps dépéri, évanoui en une peau morte, que termine seule une tête aux yeux exorbités. Je vole, je vole. De joie terrible. Dans la lumière s'élève une force qui veut détruire. Destruction des vitrines des feleurs et des usines." L'esprit sec dans l'arène parle. Remémorer ce jour, où mille éclats que j'aime m'accompagnent, cet écheveau de signes me fait sourire, journée presque trop riche, ironique, tout est grave, sérieux, à peine croyable. C'est quand ne pensant rien, tout m'effleure. Pierrot mon ami de Queneau, les premiers mots : "Enlève tes lunettes" ; et les derniers "il se mit à rire". Un simple, rêve, ne veut pas voir, se balade, flâne, va au cinéma, descillé, tout compris, ne participe pas aux truanderies humaines. Il change de métier. Mine de rien il voyait déjà. Aime la vie touchante et cruelle. Reste volontairement naïf. J'ai vu de près l'élan, faut dire que je m'accroche, mobile, et parfaitement seul. Me déshabillent dans la chambre ce soir, que je le sache, c'est encore un coup au coeur de mon firmament, je ressemble à un joli fantôme, j'ai si peur et honte d'espérer, de n'avoir plus le temps pour moi et les autres. Je grimpe à la montagne à peu près dans l'état d'Ingrid Bergman sur Stromboli ; arriver là-haut.


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